Respirons… Et essayons d’écrire une chronique constructive…
Alors, voilà, nous avons dit JA…
Crédits photo : D.R.
…et nous avons dit OUI !
Crédits photo : D.R.
Nous avons célébré en famille, entre amis… Et c’était un grand bain, d’amour, de rire, de tendresse, de fête.
J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai souri – beaucoup.
Ce n’était pas parfait
Et après le retour à la maison, une fois que tout est fini, les couacs me sont un peu revenus à l’esprit… Mais vite, je me suis raisonnée : ce n’est pas grave, parce nos invités ont eu l’air d’être heureux, de trouver ça beau et émouvant… et c’était tout ce qu’on souhaitait finalement !
Le retour à la maison, c’est aussi faire face à un grande fatigue et un grand vide (parce qu’il n’y pas de retour au boulot pour nous, on a des pistes de projets et surtout un grand champs de possibles à explorer…). Bref, ces jours de retour, j’ai été un peu triste. Et puis, je me suis rappelée toutes les années de mariage qu’on a devant nous et que le meilleur est sans doute à venir…
Mais je n’ai pas envie de te parler de ces sentiments post-mariage comme ça. Je voudrais plutôt t’expliquer comment j’ai envie de regarder nos beaux jours de noces, là, maintenant et pour les années à venir… Et pour ça, je crois que j’ai besoin de mots plus grands que moi… Alors, j’ai décidé d’en appeler au Petit Prince.
Oui, le livre de Saint-Exupéry !
Mon idée vaut ce qu’elle vaut mais pour t’expliquer au mieux ce que j’ai ressenti, ce que je ressens et ce que je veux continuer de ressentir encore à propos de mes noces, ce sont les belles paroles du renard (si tu ne connais pas ce texte, Mlle Bonbon l’avait utilisé dans sa cérémonie laïque, tu peux donc le retrouver ici) qui me viennent à l’esprit.
Créer des liens
Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
– C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… »
Grâce à notre mariage, on s’est « apprivoisé ». Oh, pas vraiment l’Amoureux et moi, il y a bien longtemps qu’on forme une symbiose plus ou moins aboutie suivant les remous. Mais avec tous ces gens qui sont venus pour nous, avec nos amis, nos familles, qui ont investi, du temps, de l’énergie, de la créativité dans notre mariage. Mais aussi nos proches entre eux…
Tu sais, la barrière de la langue, de la culture, elle était bien là, surtout au début. Et j’aurai à te raconter quelques petits problèmes d’incompréhension culturelle auxquels nous avons eu à faire face. Mais je crois que notre concept de mariage participatif a permis quelque chose de merveilleux : créer des liens.
Les préparatifs de ce mariage ont coûté beaucoup d’effort, un gros stress, un travail considérable. Il y a eu des ratés, des oublis, des frustrations, des engueulades et des pleurs même.
Mais…
- J’ai eu l’opportunité de parler pour de vrai et pour longtemps à des membres de la famille et à des amis de l’Amoureux, avec qui je n’avais jamais eu l’impression d’avoir quelque chose à dire.
- J’ai vu mon frère et ma belle-sœur promener les petits cousins néerlandais dans le bakfiets (oui, c’est une sorte de vélo bien néerlandais avec un grand bac devant…).
Crédits photo : D.R.
- J’ai eu le dessert le plus classe possible pour mon mariage civil, fait avec amour par la tante de Monsieur Gezellig que je connaissais à peine (ceci est du teasing, va falloir attendre un peu avant de voir la photo… Je ne peux pas tout dévoiler maintenant !).
- On a eu les plus beaux fous rires franco-néerlandais à faire des salades pour les jours à venir le mercredi soir avant le mariage religieux, la cuisine s’étant transformée en parlement européen…
- La veille du grand samedi, il y avait 25 personnes sur la terrasse de mes parents et ça riait déjà de bon cœur de tous les côtés. Et moi, je voyais, sous mes yeux, la belle colonie de vacances que j’avais imaginée pendant tous ces mois.
- J’ai vu ma sœur installée au milieu des copains de l’Amoureux pour le repas du grand jour et je me suis félicitée de ne pas avoir fait de plan de table parce que je ne pouvais pas deviner les beaux liens qui allaient se créer et surtout comment…
- J’ai ri de mes copains qui apprennent des chansons à boire en français aux copains néerlandais, je ne pouvais pas le prévoir non plus !
Investir du temps
« – Je veux bien, répondit le Petit Prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
– On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
– Que faut-il faire ? dit le Petit Prince.
– Il faut être très patient, répondit le renard. »
J’ai l’impression que pour notre mariage, on a eu du temps. On a pris le temps.
Le temps de le préparer d’abord (et je ne regrette pas les heures passées à mes petits détails que personne n’a vu, parce que ça me faisait plaisir de préparer mon cœur en préparant le matériel pendant des mois), le temps avec ceux qui étaient là pour nous, pour nous aider à faire des ces jours, des beaux jours…
Je n’ai pas l’impression qu’on lit partout : c’est passé trop vite. Non, mon mariage n’est pas passé trop vite. Et j’ai l’impression d’en avoir profité. Vraiment. Contente de l’avoir vécu, heureuse de ces belles journées, un peu triste à la fin… Mais contente de me retrouver en lune de miel à n’avoir rien à faire, au fin fond de la Belgique, seule avec mon mari tout neuf !
La beauté des souvenirs
Ainsi le Petit Prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ fut proche :
- Ah ! dit le renard… Je pleurerai.
– C’est ta faute, dit le Petit Prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…
– Bien sûr, dit le renard.
– Mais tu vas pleurer ! dit le Petit Prince.
– Bien sûr, dit le renard.
– Alors tu n’y gagnes rien !
– J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Il y a bien eu un moment où j’ai été vraiment triste de voir que cette aventure des noces était derrière nous. Et pas que moi. (Oui, j’ai des invités qui ont pleuré de devoir rentrer chez eux et ça, c’est vraiment quelque chose de touchant…). Et on pourrait se dire, c’est beaucoup, beaucoup d’énergie pour les liens d’un moment si court finalement.
Mais non, comme le renard, je pense qu’on y gagne, nous et nos invités… Nos souvenirs, ils vont durer, ce ne sera pas la couleur des blés mais une chanson, un plat, une phrase culte qui nous y ramèneront de-ci de-là… Parce que quand on te dit « c’est une des plus belles fêtes où je suis jamais allée », « ce sont les 4 jours les plus sympas de mon année ! », tu te dis juste wahooo…
L’importance d’y mettre du cœur
C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui a rendu ta rose importante.
C’est le temps qu’on a perdu pour préparer ce mariage qui la rendu si cher à chacun… Parce qu’il était beau. Non pas d’une beauté qui te laisseront pantois quand tu verras ma décoration en photo, mais d’une beauté de tous ces petits détails faits avec amour et à plusieurs… Les choses avaient du sens. Et même, au-delà de ce que j’avais pensé moi ! (Si tu laisses un peu de place aux autres pour créer autour de ton mariage, il y a des chances que tu reçois un surplus d’amour en petites attentions…)
On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
Alors, je ne sais pas ce que je vais réussir à te montrer de mon mariage. Je ne sais pas si ce que nous avons vécu est racontable. C’est un défi pour mes compétences d’écrivain en herbe. Mais je vais essayer…
Parce que, ce que mon cœur a vu pendant ces jours de fête, c’est de l’émotion, de l’amour, de la joie… de la vie ! Et ça, je ne peux que souhaiter de le partager !
Alors promis, je reviens bientôt de raconter :
- Comment une histoire de chiotte a failli transformer mon mariage trop cool au bord du lac en anniversaire néerlandais (aaaaah).
- Comment la simplicité d’organisation de ce même mariage fut finalement toute relative (oui, je me suis finalement pris la tête… un peu !)
- Comment on a chamboulé nos plans du matin du jour J et je suis donc arrivée essoufflée et rouge à la mairie mais heureuse de cette solution de dernière minute.
- Comment, à dix jours du mariage religieux et de la grosse fête, je me suis retrouvée aux urgences et j’ai eu envie un moment de tout annuler (parce que bon, en plus, on était déjà marié !)
- Comment on a transformé la maison de mes parents en colonie de vacances en arrivant à faire dormir dix personnes dans une même chambre et 18 dans la demeure et ce avec une seule douche.
- Comment on a fait nous-même le repas de notre mariage.
Crédits photo : D.R.
- Comment la pluie s’est invitée à notre mariage et, à quel point, ça m’était complétement égal (finalement) !
- Comment tout le monde m’a fait pleurer, de joie…
- Comment on a fait la fête toute la nuit…
- Comment finalement, c’était un mariage parfaitement imparfait !
Alors, à bientôt !
Et toi, quels sont tes sentiments après ton mariage ? Joie, tristesse ? Avec quelles idées regardes-tu ces beaux jours de fête passés ? Dis-moi tout !